Les vergers traditionnels des Vosges du Nord, ou vergers hautes tiges, vergers de plein vent, constituent un élément incontournable de notre territoire. Plantés et entretenus par nos parents et grands-parents, les vergers ont donné lieu à des gestes – taille, greffe…, des savoir-faire – schnaps, conserves… qui font partie de notre culture. Que ce soit sur le piémont alsacien, en Alsace bossue ou sur le plateau lorrain, ces ceintures vertes autour des villages sont des lieux de détente pour le promeneur, de refuge pour des oiseaux spécifiques comme le torcol fourmilier, la chouette chevêche ou la pie grièche à tête rousse, de réserve de nourriture pour les insectes comme les abeilles…
Au fil des saisons, les vergers s’animent de rires d’enfants, de bruits de scie, de branches qui craquent, de bourdonnement, d’odeur de fruits muris. Les arbres fruitiers conduits en haute tige, et à variétés rustiques, résistent naturellement aux maladies et aux ravageurs. Les vergers demandent peu, voire aucun traitement, et les fruits sont sains. Alors, que ce soit la tarte aux pommes compotées, ou les quetsches longuement cuites pour faire le Schlegel, les odeurs des fruits aiguisent nos papilles, et invitent notre entourage à des moments de convivialité.
Malgré leur intérêt, les vergers hautes tiges connaissent depuis 1970 un déclin de plus en plus marqué. Les bouleversements de nos modes de vie et la pression exercée – à la fois par l’agriculture, et par l’urbanisation – sont les principales causes de cette évolution. Et si les vergers avaient encore leur fonction économique, ils seraient moins vulnérables. Besoin d’infos pour agir ? Ces quelques pages offrent trucs et astuces pour entretenir vos vergers et valoriser vos fruits.
« Est considérée comme verger traditionnel toute parcelle de pré ou de prairie plantée d’au moins 10 arbres fruitiers hautes tiges, exploités de manière extensive et ne subissant que des interventions et traitements légers… »
Eric Mutschler.